René Croteau
- Année: 1992
- Degré: 4
Ceux qui ont déjà été en contact avec René Croteau ont invariablement été frappés par la clarté de sa pensée, la sûreté de son jugement et la pondération de son action. Son éducation familiale à Saint-Antoine-de-Tilly, sa formation au Collège de Lévis et à la faculté des Sciences sociales de l'Université Laval ont sans doute fortement contribué à développer chez lui ses capacités intellectuelles et morales. C'est sans doute aussi à l'Université Laval, au contact du Père Georges-Henri Lévesque, qu'il eut la chance de fonder ses convictions coopératives sur des bases solides de connaissance de la philosophie et de la pratique coopérative. Et c'est presque naturellement avec les caisses populaires qu'il entreprit non pas une carrière mais un cheminement professionnel qui dura plus de 40 ans.
D'abord inspecteur-propagandiste, on lui confia rapidement des fonctions de gestion à la Fédération des caisses populaires puis à l'Union régionale des caisses de Québec où il fut successivement assistant gérant, gérant adjoint et finalement directeur général. Dans toutes ses fonctions, il se montra un collaborateur loyal et compétent centré sur le service et particulièrement sensible aux besoins des caisses populaires, de leurs membres, de leurs dirigeants bénévoles et de leur personnel quasi bénévole.
Ce sont ces mêmes attitudes de base qu'il manifesta à partir de 1973, comme directeur général de la Confédération puis au début des années 80 comme adjoint au président de la Confédération pour les relations institutionnelles. Pendant toutes ces années à des postes clés de gestion dans Desjardins, il manifesta une ouverture au développement et un sens de l'organisation pratique qui en fit un des bâtisseurs du Mouvement des caisses Desjardins. Il fut présent ou à l'origine d'à peu près toutes les institutions Desjardins. Sur une période d'une quinzaine d'années, il fut administrateur de l'Union régionale des caisses de Québec, de l'Institut coopératif Desjardins, de Fiducie du Québec, de Vachon lnc. Il fut le premier secrétaire de la Société d'investissement Desjardins. Il fut aussi un des fondateurs de la Compagnie internationale de développement régional qui allait devenir la Société de développement international Desjardins.
Sa connaissance des rouages humains et financiers de Desjardins l’amena à jouer un rôle déterminant dans la création de la Caisse centrale Desjardins du Québec qui vint compléter le réseau financier de Desjardins au début des années 1980 et fit de celui-ci un partenaire de plein droit des grandes institutions financières canadiennes. De même il fut le président fondateur du Centre Desjardins de traitement de cartes qui introduisit d'abord le Mouvement dans l'Association canadienne de la carte bancaire et ensuite dans l'Association lnterac dont le mandat était de gérer la première véritable carte de paiement interinstitutionnelle au Canada. Il a représenté Desjardins aux conseils d'administration de ces organismes canadiens et a représenté à l'occasion ces derniers au niveau international.
Une vie professionnelle aussi féconde et occupée ne l'a pas empêché de s'engager dans des organismes de son milieu et en particulier dans des organismes coopératifs. Il fut administrateur entre autres, de la Coopérative d'habitation de Lévis et de l'Association coopérative d'investissement, organisme voué au développement de la coopération de consommation.
Une retraite bien méritée ne l'empêcha pas de continuer à faire bénéficier ses concitoyens et le Mouvement coopératif de son expérience et de ce qu'on peut appeler sa sagesse. Il fut membre du conseil d'administration de la Société d'indemnisation des assurances de personnes où il représenta le public et il fut membre du comité sur les coopératives de travailleurs actionnaires mis sur pied par le Conseil de la coopération du Québec.
C'est donc à un homme qui a consacré toute sa vie au développement du Mouvement coopératif que ce mérite coopératif fut destiné en 1992. René Croteau est un exemple pour tous ceux et toutes celles qui croient que la coopération peut produire des réalisations économiques importantes en respectant les valeurs humaines qui en constituent la source, le cadre de référence dans l'action et la finalité.
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