Odilon Boutin, Conseil québécois de la coopération et de la mutualité

Odilon Boutin

  • Année: 1960
  • Degré: 4

Né le 11 mars 1900 dans une paroisse du comté de Beauce, M. Boutin épousa en 1921 Mlle Marie-Anna Rancourt. De cette alliance sont nés sept enfants, deux garçons et cinq filles. En octobre 1936, M. Boutin et sa famille vinrent s'établir à Ste-Anne-de-Roquemaure, sur un lot de colonisation.


Le nouvel arrivant participa dès le début à l’effort commun dans un centre où tout était à édifier. Il se mêla à l'organisation des équipes d'étude dans la paroisse, contribua à l'élaboration des projets qui s'échafaudaient et joua un rôle actif dans leur réalisation.


Vers 1940, quelques équipes de construction de granges furent formées. M. Boutin en faisait partie. À l'automne 1941, on les réunit et on leur donna une forme légale par la fondation du Syndicat de travail. Cette formule d'entraide devait bientôt se transporter aux opérations forestières et s'y adapter.


En 1942, M. Boutin fonda le premier chantier coopératif. Pour la première année, sûr de lui-même alors que les autres étaient hésitants, il assuma toutes les responsabilités et tous les risques. Avec le concours de M. Joseph Laliberté, agronome-colon et gérant du Syndicat de Roquemaure, il bâtit des règlements, prépara un contrat obligeant les membres les uns envers les autres et qu’il fit signer aux six hommes qui avaient accepté de le suivre.


Parmi les principaux règlements, on note que chaque membre devait faire partie de l’U.C.C. Tous devaient travailler à forfait. Du point de vue rétribution, la journée de travail d’un cheval équivalait à 50 % de celle d’un homme. Garantie-fidélité de 5 % de tout argent gagné. Ristourne distribuée à raison de 50 % sur la journée de travail et 50 % au prorata du salaire gagné. Chacun était responsable de ses chevaux pour la pension et les accidents.


En 1943, la formule se précisa avec des règlements, des méthodes de travail, une discipline et un but bien précis. M. Boutin fut à la fois président et gérant du Syndicat de travail jusqu’en 1945 et gérant jusqu’en 1946.


Cette année-là, il fut l’un des principaux artisans de la formation de la Fédération régionale des Chantiers coopératifs de l’Ouest québécois. Dès la fondation (et toujours en 1960), il occupa la charge de directeur-gérant, sauf durant l'année 1949, alors que ses services furent requis comme gérant général de la Confédération des Chantiers coopératifs du Québec.

Sous son habile direction, la Fédération connut des développements inespérés. En 1948, plus de 3 000 hommes participaient aux opérations forestières organisées par la Fédération. Ces bûcherons, désireux de faire leur apprentissage de la formule coopérative en forêt, se recrutaient par équipes dans les diocèses d’Amos, Timmins, Sherbrooke, Rimouski, Chicoutimi, Québec, Nicolet et Joliette.


M. Boutin s’imposait par sa compétence, son sens inné des affaires et ses convictions coopératives, tant auprès des compagnies qu’auprès des bûcherons eux-mêmes.


En 1949, la fondation de la Confédération des Chantiers coopératifs du Québec devint une nécessité. Dès la fondation de cet organisme, il en fut nommé le directeur-gérant. Il occupa ce poste durant une année pour revenir ensuite prendre charge de la Fédération de l'Ouest québécois à titre de gérant général.


Bien que les chantiers coopératifs soient son œuvre de prédilection, M. Boutin a toujours accordé sa précieuse collaboration à tout le mouvement coopératif et il s’est intéressé activement aussi à toutes sortes d'œuvres et d’initiatives paroissiales et extra-paroissiales.


En 1937, il était parmi les fondateurs de la Caisse Populaire de Ste­-Anne-de-Roquemaure. Neuf ans plus tard, il était encore parmi les fondateurs et était choisi comme premier gérant du Syndicat de téléphone.


Président du syndicat local de l’U.C.C., membre du comité de surveillance du Syndicat coopératif, membre-fondateur de l’Association sportive, président de la Commission scolaire de Roquemaure, membre du comité d’établissement et du comité forestier de l'U.C.C. régionale, directeur de l’Association forestière de l’Ouest du Québec, directeur du Service forestier provincial, directeur du Conseil de la Coopération du Québec, M. Odilon Boutin S’est créé une réputation de grande compétence et d'inlassable dévouement.

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